Un pied devant l'autre, encore, et toujours. Une heure, une journée, un mois. Pour atteindre un sommet, un refuge, les gens qu'on aime.
Marcher.
Qu'est-ce que ça demande ?
Les pieds chaussés. De l'eau. Un sac si on s'évade plus d'une heure.
Finalement, il suffit de prendre le temps.
Quand je sors, le soleil réchauffe ma peau, la pluie caresse mon visage, et le vent me donne des frissons du haut de la nuque au bas de la colonne vertébrale. La montagne décuple mes sensations. L'émerveillement à chaque ascension n'a pas de prix : découvrir une vallée entourée de ses crêtes et sommets par-delà le col, belle récompense à l'effort. Le ciel réserve mille surprises, n'est jamais deux fois et n'a pas son pareil : chaque nouveau jour, nouvelle minute, la garantie d'un nouveau spectacle. Une mer de nuage dans la vallée le matin ou des cumulus qui se forment au-dessus des sommets l'après-midi. Quand elles ne colorent pas magnifiquement le firmament, les raies de lumière fendent la nébulosité pour m'atteindre, avant de laisser place aux étoiles qui me donnent le vertige la nuit tombée.
À quel moment s'est-on perdu ? Qui nous a mené hors du chemin ? Un pierrier dans lequel on préfère rester immobile plutôt que d'avancer. Des années passées le cul sur nos chaises nous ont fait oublier le plaisir que procure la plus simple activité physique. Plus le temps passe, plus on se sédentarise. Moins on bouge, plus se lever nous fatigue le cerveau. Tout n'a jamais tant été à portée de main que depuis que nos smartphones y ont élu domicile. Ceux-là même qui ne nous laissent aucun instant de répit, nous harcèlent de notifications, nous font croire qu'on est connecté au monde entier.
Alors que le monde est juste là, derrière la porte.
Les montagnes m'appellent, et je dois partir.
Racontez-nous la paix qui vous tente, vous habite, vous motive, vous enchante, ou vous émeut.